Eklablog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La soprano, l'artiste concertiste, la pedagogue.

Le Russe

Alors, Agnès, très intéressée et probablement piquée au vif de n'avoir jamais encore chanté dans cette langue, se met au travail.

Par bonheur, elle peut se former auprès de son accompagnataur habituel, non seulement très bon organiste, mais aussi excellent professeur, qui lui enseigne dans le plus grand détail la prononciation de sa langue maternelle :
Slava CHEVLIAKOV est d'origine russe !

S'ensuit tout d'abord le choix judicieux des oeuvres à monter :
elle fouille les librairies pour trouver deux reccueils de mélodies et d'airs d'opéras russes, ainsi que des vocalises d'auteurs russes... Voyez la tricheuse : c'est bien, les vocalises ; comme dit Slava :"Tu prononces vraiment très bien le russe dans ces vocalises !"

Humour mis à part, son Professeur se montre d'une patience exemplaire ; il est vrai que lui-même a fait pour apprendre le français un gigantesque travail, car il ne s'est pas contenté d'apprendre à prononcer notre langue, il la parle magnifiquement bien !

Dans la suite de la préparation de ce programme, Slava aide Agnès à choisir les pièces qui lui semblent le mieux lui convenir.

Et au travail, Agnès !
Elle enregistre Slava, prononçant ces textes.

 

Des questions se posent alors :

  • Faut-il faire entendre les accents toniques ou les accents des vers dans les textes poétiques?
  • Faut-il prononcer de manière scolaire ou comme on parle dans la rue?
  • Comment Agnès saura-t-elle reconstituer les voyelles "gommées" parce qu'elles ne sont pas accentuées, si elle n'entend pas ce qu'elles sont à l'origine, sans ce gommage?

Questions qu'Agnès avait tranchées en étudiant l'allemand, l'italien, l'espagnol et l'anglais chantés.

  • Slava doit-il lire lentement, syllabe après syllabe, les mots dans leur entièreté?
  • Doit-il les enchaîner pour qu'Agnès puisse l'imiter?

 

"Imiter", qu'est-ce que c'est?

C'est reproduire non pas le son entendu mais le mouvement musculaire qui permet de produire ce son.
Agnès s'attèle à ce lent travail, lent car les muscles ont besoin de répéter leurs mouvements régulièrement, de les "oublier" un moment pour les retrouver plus tard : laisser le travail mûrir dans l'inconscient puis le reprendre et s'apercevoir que l'apprentissage est passé d'un degré superficiel à un degré plus profond, d'une mémoire d'acquisition à une mémoire de comportement.

C'est le résultat de ce long et profond travail que Slava et Agnès ont présenté au public, et cela pour servir l'indicible discours qui transpire des oeuvres musicales comme littéraires, qui émane de cette autre culture : le Russe.

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article